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19/09/2014

La rumeur de "rébellion au Vatican" ? Simple sous-produit de la campagne menée par certains milieux économiques contre le pape François

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Le buzz : "Rébellion sans précédent au Vatican"


 

«Rébellion sans précédent»  ? Le titre est abusif, puisqu'il coiffe un entretien avec un spécialiste* qui dégonfle la rumeur en ces termes : « Il ne peut pas y avoir de "confrontation" entre le pape et les cardinaux, qui sont tous nommés par le pape. Il peut y avoir des divergences, des réticences, des pressions, des accrochages, et Dieu sait s’il y en a eu dans l’histoire de l’Eglise ! Mais à la fin d’une période de discussion, lorsque le pape a tranché, les dirigeants de l’Eglise s’inclinent – en ronchonnant, parfois. » Le spécialiste précise: « Contester une décision prise par le pape serait ouvrir un schisme, ce qui est extrêmement grave et très rare dans l’histoire récentele dernier en date fut la dissidence de Mgr Lefebvre après le concile Vatican II. »

Mais il ajoute : « Personne n’imagine qu’un schisme pourrait se déclarer à propos des divorcés remariés... » Ça, c'est moins sûr. Le buzz de la « rébellion de cardinaux » est fabriqué par des médias qui ne comprennent rien à la nature de l'Eglise ; mais il a de l'écho chez certains catholiques français, qui envoient aux blogs de La Croix des commentaires ahurissants. Par exemple celui-ci, daté d'hier :

« Je crains que ce débat lancé sur l’accès à la communion des divorcés-remariés n’aboutisse à diviser l’Eglise. Voyez-vous,je crains que cette question ait été soulevée un peu rapidement, peut-être même avec une certaine légèreté. Quant au cardinal Kasper, mis en valeur ostensiblement par La Croix, il est peut-être un "théologien de valeur " soutenu par le pape (?) mais surtout un prélat moderniste. Au fur et à mesure que les mois passent, les masques commencent à tomber, les vraies ambitions du pontificat apparaissent, bref, ce que certains redoutaient et n’osaient pas dire est en train de se produire. » (Prétention, malveillance, allergie au pape, étiquetage obsolète des uns et des autres, le tout sur fond d'ignardise religieuse : on reconnaît le ton. C'est celui de la Sainte Ligue qui emm... tout le monde depuis quarante ans).

Ou cet autre commentaire encore plus venimeux :

« A sa tête, l’Eglise a besoin d’une tête pensante comme Benoît XVI qui réflechit à l’avenir à long terme, pas d’un charmeur qui, en ouvrant à la légère un chantier sur un sujet comme celui-ci qui divise profondément aussi bien le peuple croyant que le sommet de l’Eglise, ne rend pas service à l’Eglise mais risque de la faire voler en éclat. Infaillibilité pontificale, voilà un dogme à revoir. » (Toujours l'ignardise péremptoire, assortie d'insultes envers le pape ! Traiter Jorge Bergoglio de charmeur relève de la débilité).

 

Pour comprendre le rôle d'une telle polémique, il faut la situer dans le sillage de la campagne contre les positions économiques et sociales du pontife.

Cette campagne a commencé l'an dernier dans des médias américains (même catholiques), contre le « marxisme » d'un pape qui osait critiquer en termes crus l'idole Argent et le modèle ultralibéral.

Traversant l'Atlantique, la campagne – économique – s'est dotée d'outils de diversion  dévote : agitation contre les chrétiens engagés en écologie aux côtés du pape ; agitation, sur la Toile et dans des conciliabules, pour reprocher à François de ne pas être hypnotisé par les questions de morale sexuelle (qui sont, comme chacun sait, l'alpha et l'oméga de la religion). C'est de là qu'est né le montage en épingle du débat sur les divorcés remariés : complexe question pastorale dont nos sectaires** font un casus belli, sans voir qu'ils sont manipulés par des intérêts sans rapport avec la foi et les moeurs.

 C'est en gros ce que j'ai répondu ce matin à un ami qui me disait sa perplexité :

« Sous cette campagne factice à propos de divorcés remariés, se cache la  haine sourde des milieux libéraux envers les positions économiques et sociales de François. Positions qui ne sont d'ailleurs pas substantiellement différentes de celles de ses prédécesseurs : mais la haine vise l'audience que leur obtient François, et que ses prédécesseurs n'obtenaient pas ! Certains ne digèrent pas l'idée d'une Eglise qui se rend présente à tous les vrais problèmes, au lieu de ne se soucier que de certains d'entre eux... Cette animosité mise sur une bataille autour de  la morale conjugale, en espérant que François perdra médiatiquement cette bataille et que ça lui ôtera sa liberté de mouvements dans les autres domaines. Mais François ne se laisse pas avoir si facilement. Il en a vu d'autres ! Quand à la bêtise hargneuse de commentateurs internet, elle ne doit pas nous impressionner : on sait de quelles bassesses ce genre de paroissiens sont capables. On connaît aussi leur ignorance en matière religieuse. »


__________

* avec le vaticaniste Bernard Lecomte.

** Ce terme ne désigne évidemment pas les cardinaux en débat à Rome, mais les internautes hexagonaux surexcités.

 

 

Commentaires

ON COMMENCE À Y VOIR CLAIR

> On commence à y voir clair sur le "catholicisme" de certains. Ils ne vont plus pouvoir longtemps faire semblant d'applaudir un pape dont ils refusent l'enseignement !
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Écrit par : A. Ancelin / | 19/09/2014

@ PP

> Je suis bien d’accord avec toi et je m’offusque contre cette défiance envers le pape François (comme s’il allait brader les sacrements !). Mais il y a un autre aspect de buzz autour de la "fronde". Sébastien Maillard, correspondant à Rome de La Croix, publie ce billet titré « Les cardinaux frondeurs » :
http://rome-vatican.blogs.la-croix.com/les-cardinaux-frondeurs/2014/09/18/

S. Maillard alimente - à mon avis abusivement - cette idée de fronde parce que des cardinaux – dont le préfet de la CDF – ont publié un livre qui appuie le maintien de la position actuelle de l’Eglise sur la question des divorcés remariés. Au motif que le pape a dit son estime au Cardinal Kasper et lui a confié la présentation de pistes d’évolution lors du consistoire, il part du principe que c’est une « fronde » que de publier une opinion contraire au cardinal Kasper. Mais c’est le pape lui-même qui a souhaité ce débat. S. Maillard argue qu’il n’est pas loyal de s’exprimer hors-synode. Ainsi, seul le cardinal Kasper (ou encore l’évêque d’Anvers) aurait le droit à une parole publique et les autres devraient réserver leur parole au huis-clos du synode. Et s’ils s’expriment, c’est qu’ils sont des « frondeurs ». La ficelle est énorme. En écrivant ce livre, les cardinaux expriment leur point de vue et ne défient pas le pape François. Au contraire, ils servent loyalement l’Eglise et le pape, lequel a souhaité ce débat.
Je pense donc que ça part en vrille à droite et à gauche. A gauche où l'on veut préempter le pape en l'enfermant dans ses propres schémas (mais le pape est libre de tous ces "partis") ; à droite parce qu’on fonce sur le chiffon rouge pour affirmer une défiance envers le pape qui serait prêt à brader les sacrements. Je pense qu’il faut au contraire réaffirmer plus que jamais notre confiance envers le pape François, qu’il s’agisse de sa dénonciation de la « dictature de l’argent » ou de son rôle de gardien des sacrements.

Je suis un peu "fumasse" parce que j'attends beaucoup de ce synode et le synode des médias et des partis est déjà en train de le torpiller avant qu'il ne commence. Qui aura l'autorité de remettre de l'ordre dans la maison ? A part le pape François, je ne vois pas...D'où le mauvais service rendu à l'Eglise que d'essayer d'affaiblir l'autorité du pape...

GP


[ PP à GP - Tu es trop jeune pour avoir vécu Vatican II. Mais ce fut le même enfumage autour du concile, par la collaboration toxique des médias-bulldozers et des cathos sectaires, de gauche et de droite... ]

réponse au commentaire

Écrit par : Guillaume de Prémare / | 19/09/2014

CRI DU COEUR

> Sur la question des divorcés remariés, je ne doute pas que l'Eglise prendra la bonne décision qui saura, avec la grâce de l'Esprit Saint, associer justesse théologique et bienveillance pastorale.
Je me réjouis que le débat ait lieu, et tant mieux s'il est houleux. Il vaut mieux ça qu'un statu quo un peu glauque. Lorsqu'on veut soigner une plaie très infectée, il est normal que ça pique. Le combat a souvent précédé les moments de grâce dans l'histoire de l'Eglise.

Je pense que s'il y a bien un problème des divorcés remariés, c'est que certains ne trouvent pas leur place dans l'Eglise. Plus même que l'accès au sacrement proprement dit. Un divorcé-remarié est capable de comprendre intellectuellement qu'il y a un problème de sacrement. Mais ce que nous exprimons mal, c'est que les divorcés-remariés ont toute leur place dans l'Eglise. Nos communautés se réduisent souvent à des assemblées dominicales qui font partie d'un certain genre de vie installé. Mais si on regarde les actes des apôtres, on voit que les chrétiens s'appellent entre eux des "frères et des sœurs". Et leur charité est contagieuse. Est-ce que nous percevons nos coreligionnaires comme ça? Dans une famille, si un frère ou une sœur manque, il y a un vide. Or nous souffrons parfois un peu d'indifférence dans nos communautés. L'avènement du Pape François qui invite l'Eglise à "sortir" et à "parler comme une mère" est de ce point de vue très heureux.

Une nuit en prière, il m'est venu comme un cri du cœur que j'avais envie de lancer à tous les divorcés remariés qui se sentent exclus (certains disent "je suis excommunié", ce qui est faux mais révélateur du sentiment perçu de leur part). Je l'ai posté sur twitter à qui veut l'entendre.

https://twitter.com/Cyril___B/status/508665391930159104
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Écrit par : Cyril B / | 19/09/2014

Manque de confiance dans l’Esprit Saint

> Je suis d'accord avec M. de Prémare. Un hebdomadaire se disant "catholique de gauche" a intitulé un de ces articles "Dé-ratzingerisation" au Vatican ?". Le jeux de mots avec dé-ratisation me semble évident.
L'attaque ne vient pas de site de droite (du moins j'en ai pas eu connaissance) mais de gauche qui nous refont l’enfumage "esprit de vatican II" et de certains épiscopats.

J'avoue que comme beaucoup de catholique, cette agitation médiatique m’inquiète. le Pape va-t-il changer ma foi ? Va-t-il adopter une position libérale sur ce sujet, sachant que le libéralisme sociétal est l'antichambre du libéralisme économique ?

Ce n'est pas dans "Bergoglio" que nous devons mettre notre confiance mais dans l'Esprit Saint qui guide l'Eglise depuis la Pentecôte.

Dans ce débat, les grands oubliés sont les enfants de divorcés. Quelle pastorale pour ces générations blessées par le choix de leur parents ? Je n'ai jamais entendu des divorcés-remariés demander pardon pour le mal que leur choix personnel a fait à leur entourage, ni vu l'Eglise mettre en place une pastorale.

PAC ( fils de la génération libérale-libertaire)


[ PP à PAC -
"Ce n'est pas dans 'Bergoglio' que nous devons mettre notre confiance mais dans l'Esprit Saint qui guide l'Eglise depuis la Pentecôte" ?
Mais nous ne sommes pas pentecôtistes : nous sommes catholiques, et nous avons donc confiance dans la sacramentalité de l'Eglise en communion avec le pape. On ne peut pas séparer l'Eglise et l'Esprit Saint...]

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Écrit par : PAC / | 19/09/2014

NOTRE INDIGNITÉ

> J'imagine que l'Eglise , tout comme les chrétiens , sont en voie de conversion .
Si un des premiers chrétiens affirmait " je ne suis pas digne de te recevoir , mais dis seulement une parole et je serai guéri " ,
c'est bien , d'une part , que la reconnaissance de l'indignité de chacun est fondamentale ( une autre façon de dire que nul n'est parfait ),
et d'autre part qu'il appartient à Dieu de donner la Parole qui guérit.
Je ne me vois pas , en temps que chrétien non divorcé , affirmer à un chrétien divorcé :" non, mais attend , ton indignité à toi est plus importante que la mienne ..."

Si les temps qui sont les nôtres empêchent des divorcés d'accéder à la communion , et si cela est mauvais , nul doute que Dieu trouve une autre façon de répandre sa Miséricorde à qui met en lui son espoir.
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Écrit par : béber / | 19/09/2014

"DE GAUCHE" ?

> à PAC - Pardon, mais où voyez-vous que l'hebdomadaire en question se dise "catholique
de gauche" ???
Ne me dites pas qu'il l'était il y a vingt ans : répondez-moi pour aujourd'hui.
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Écrit par : Nati / | 19/09/2014

à PAC

> Vous avez tort, l'article le plus violent a été publié par un site complètement de droite libérale : Atlantico.
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Écrit par : angelo rossi / | 19/09/2014

ÇA NE DEVRAIT GËNER AUCUN CATHOLIQUE

> "La proximité du charisme des Focolari avec la spiritualité du pape François saute aux yeux : 'Revêtez-vous de tendresse et de compassion, de bonté, d'humilité, de douceur et de patience... Par-dessus tout cela, ayez l'amour, qui est le lien le plus parfait' (Col 3,12-14). A l'image du Fils de Dieu qui s'est abaissé jusqu'à prendre notre condition humaine et à partager notre mort, nous sommes appelés à être pleinement solidaires de cette humanité que notre sauveur a rassemblée en un seul corps."
...ça ne devrait gêner aucun catholique.
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Écrit par : amos / | 19/09/2014

SAINTE COLÈRE

> Le serpent-lecteur qui ose dire : "A sa tête, l’Eglise a besoin d’une tête pensante comme Benoît XVI qui réfléchit à l’avenir à long terme, pas d’un charmeur qui, en ouvrant à la légère un chantier sur un sujet comme celui-ci, ne rend pas service à l’Eglise", encourt la sainte colère de... Benoît XVI.
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Écrit par : Pabu / | 19/09/2014

AU FOND

> Que l'Eglise soit à son tour publiquement atteinte par la blessure des couples divorcés, que son unité peut-être semble se fissurer devant les fractures que cela provoque dans les coeurs des "ex", des enfants, et de la communauté toute entière, est signe qu'elle prend aussi sa part de souffrances et ne reste pas indifférente, se protégeant derrière des discours de circonstance.
Personnellement c'est cela qui me touche d'abord.
Qui a la réponse à de telles souffrances?
Je me souviens, alors adolescente, du témoignage de ce prêtre français qui travaillait avec le cardinal Ratzinger sur les dossiers les plus épineux, que les diocèses leur renvoyaient, et nous parlait, la voix brisée par l'émotion, des nuits blanches du "Panzer-cardinal", portant la souffrance de ces couples. Pleurer avec nous et nous prendre dans ses bras, voilà ce que peut notre Mère.
N'ayons pas peur de la fragilité dans l'Eglise, c'est alors qu'Elle est forte, qui dès les origines n'a pas craint les oppositions passionnées et publiques d'un Pierre et d'un Paul, que nous fêtons ensemble!
Sur le fond de votre propos cher Patrice, vous avez ô combien raison!
Mais justement, en voulant mettre comme point de fixation la question des divorcés-remariés pour nous détourner de la critique du libéralisme, les tartuffes de la bien-pensance risquent fort d'expérimenter l'effet-boomerang: ne sont-ce pas leurs saints qui ont séparé ce que Dieu a uni par l'industrialisation, privant les couples de leur souveraineté économique, pourtant explicitement donnée par Dieu dans la Genèse, pour les asservir, chacun jeté de son côté, à une cadence déshumanisée dictée par la machine profit; chacun devant déserter le foyer tout le jour pour n'y rentrer qu'usé jusqu'à la trame, sans plus transmettre à ses enfants que honte et dégoût, tandis que des maîtres étrangers sont missionnés pour préparer à leur tour ces derniers, sous couvert de discours de libération, d'ascension sociale, à la docile servilité au système?
Oui, si l'on va au fond de la question du divorce, on retrouve celle de l'économie.
______

Écrit par : Anne Josnin / | 19/09/2014

LE DÉBAT

> Je suis né deux ans après le concile en effet, mais j'ai beaucoup lu sur cette période, notamment la presse catholique de l'époque.
Et c'est vrai que ça y ressemble fortement...
D'autant plus que je viens de lire ça du cardinal Kasper parlant des 5 cardinaux abusivement dits "frondeurs" :
« Certains veulent une guerre idéologique au prochain Synode. La doctrine de l'Eglise est ouverte et eux veulent une vérité cristallisée. La cible de la controverse n'est pas moi, mais le pape. »
Donc :
1. Un autre point de vue que moi = diviseur, fauteur de "guerre idéologique"
2. Moi gentil ouvert, eux méchants fermés psycho-rigides
3. Eux contre le pape car sont pas d'accord avec moi ( quelle suffisance...)
Et en plus il parle du préfet de la CDF dont le boulot est précisément d'éclairer l'Eglise sur les questions théologiques et de veiller à la foi et aux sacrements. Bigre...
Donc j'ai compris : nous avons affaire à un chef de parti. L'histoire se répète en effet... Je respecte le point de vue qu'il a exprimé au consistoire, mais je ne respecte pas de telles méthodes.
Mais je reste serein : Dieu prend soin de son Église et nous avons un pape qui est un homme de foi et d'autorité. Et c'est un vrai serviteur de l'Eglise.
Puisse le synode apporter ce dont nos familles ont besoin et non cette dramaturgie politicarde mise en scène par un clan tandis qu'un autre clan veut nous faire douter du pape François.
Hop c'était le coup d'gueule du soir :)

GP


( PP à GP :

Cher Guillaume, ce n'est pas la première fois qu'il y a des "chefs de parti" (de courant) dans l'Eglise catholique.
D'autre part : dans l'autre "camp", certains se comportent de la même manière. Voire plus sournoisement, leur opposition au pape étant déguisée en un "plus-que-papisme".
Enfin, le "boulot" du pape est de tenir compte de tout ça, et d'arbitrer.
Et nous lui faisons entière confiance, vous et moi.
Et plus encore confiance en l'Esprit Saint présent dans l'Eglise-sacrement !
Sa présence est fâcheusement oubliée dans les deux partis en présence. D'où l'aigreur et le pessimisme sous-jacents...
Je suis frappé par l'absence complète de sens surnaturel dans les deux camps, y compris (et peut-être surtout) dans le camp de nos - si j'ose dire - ultra-orthodoxes, qui devraient être les premiers à professer leur foi en l'Esprit. Seulement voilà : dans les domaines économiques et sociaux, l'Esprit risquerait de les mener où ils ne veulent pas aller... ]

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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 19/09/2014

CAPITALISME

> En prolongement de ce qu'Anne expose si bien ici, et sans pour autant réduire l'une à l'autre évidemment, on pourrait ajouter que de la question des divorcés-remariés à celle de la dynamique pulsionnelle du capitalisme, il n'y a qu'un tout petit pas. L'"innovation destructrice" du capitalisme s'attaque peut-être d'abord aux couples mariés, s'engouffrant dans la brèche psychique de la jouissance transgressive.
"restez fidèles...à vos désirs" dit la pub de ce site de rencontre...pour personnes mariées.
Quand on n'a (presque) plus que le marché et l'imaginaire de l'infidélité pour relancer la croissance...
https://www.youtube.com/watch?v=rv0d4HsNfrk

SL


[ PP à SL - L'idéologie du capitalisme tardif est tout entière (allégoriquement) dans ce slogan d'une chaîne de salons de coiffure pour dames, vu en Bretagne cet été : "Je n'aime pas les coiffeurs qui zappent mes envies." Ça s'applique à tous les domaines ! Tel Napoléon à cheval vu par Hegel, l'esprit consumériste "s'étend sur le monde et le domine". Mais on subit l'empire qu'on mérite ; aujourd'hui c'est le "j'aime" ou j'aime pas", et ce sont "mes envies". ]

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Écrit par : Serge Lellouche / | 19/09/2014

A Nati :

> C'est ainsi que son directeur de publication se présente lors de l'émission " le débat de la semaine" sur Radio. Notre Dame.

À Angelo Rossi :

> Je viens de lire sur leur site un article d'un ex-chef de service de la Croix. Cela confirme la connivence entre le libéralisme des mœurs et le libéralisme économique.
Mais ce journaliste se présente comme un "chrétien de gauche". Je pense que nous serons d'accord pour dire qu'il y a, dans beaucoup de domaine, aucune différence de fonds entre le journalisme de gauche et le journalisme de droite. Ils dépendent, tous deux, de trust financier qui leur dicte les articles.

Cette polémique médiatique laissera une trace profonde dans le cœur de beaucoup de croyants. Néanmoins, je vois un une lumière dans ce brouhaha médiatique, les catholiques de base ne s'affrontent pas ( comme cela fut le cas, après le concile Varican II) mais échangent dans le respect des uns et des autres et dans la Charité.
______

Écrit par : PAC / | 19/09/2014

L'ARBRE QUI CACHE LA FORÊT

> Sur la question des divorcés remariés, il est regrettable que celle ci soit autant montée en épingle. C'est l'arbre qui cache la forêt.
La forêt est que la famille va mal, la vie affective est difficile, et c'est cela l'enjeu de société que doit porter l'Eglise.
Ce n'est pas une question de morale de quelques cathos "modernistes" ou "traditionalistes"
C'est un enjeu pastoral et social: comment l'Eglise aide les hommes et femmes d'aujourd'hui à vivre leur vie affective, à se respecter, à se donner à l'autre.
Force est de constater que le travail est énorme, qu'il y a des superbes initiatives (équipes ND, Alpha Couple, Cana, XY,Teenstar ...) mais qu'elles ne touchent que trop peu de personnes.
L'Eglise doit aller aux périphéries dans ce domaine.
Egalement, la préparation au mariage doit être beaucoup plus questionnante .

Aujourd'hui le problème des divorcés remariés est avant tout signe de l'échec de cette pastorale de la vie affective.
Il y aura peut être un assouplissement, mais le sujet de fond doit être traiter avant tout. Sinon c'est se contenter de changer le thermomètre.

En résumé: on ne résout pas un problème pastoral par un changement doctrinal. Ne nous trompons pas d'enjeu.
______

Écrit par : Ludovic / | 19/09/2014

PAS D'ARTIFICE CHEZ LUI

> "l'audience que leur obtient François", qui vient aussi de la conjoncture d'emballement du casino financier et du dérapage de la mondialisation économique qui place les catholiques de nos pays devant une réalité beaucoup plus brutale que du temps des papes précédents.
Ce qui ne diminue pas les mérite du pape actuel. Le terme de charmeur est désopilant, car s'il est bon communicateur, il n'y a pas chez lui d'artifice.

PH


[ PP à PH - Plutôt que désopilant, je dirais : débile. L'emploi de ce terme ("charmeur"), à propos du pape, est un symptôme de l'état mental de ceux qui émettent ce jugement. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Pierre Huet / | 19/09/2014

COUPLES MARIÉS

> J'espère que ce synode sera aussi l'occasion de remonter les bretelles aux couples mariés. Vivre ensemble pour la vie est nécessaire mais de loin pas suffisant. Deux vaches peuvent cohabiter dans le même pré sans vraiment s'en apercevoir, en vivant chacune de leur côté.

Il y a un large chantier à mettre en place déjà pour eux. Par exemple, la paroisse est-elle un lieu d'apprentissage de l'amour (dans le sens "vouloir du bien" selon Thomas d'Aquin) entre couples, ou entre paroissiens? Comment dialoguer avec sa femme ? Comment lui dire "je t'aime" avec un langage qu'elle peut comprendre ? Quelles sont les responsabilités dans le mariage ?

Benoît XVI préconise par exemple un suivi des jeunes mariés sur une période de 10 ans.

@Anne

Merci pour ce témoignage.

En revanche je voudrais pousser plus loin votre pensée.
La racine du problème n'est pas qu'économique, elle est plus profonde. C'est le scandale de la liberté donnée aux hommes (comme disait Bernanos), la liberté de choix entre le bien et le mal, clairement expliquée dans la Genèse. D'ailleurs la conséquence direct du choix d'Adam et Eve, c'est le travail dans la douleur et la peine, tout deux désormais voué à la mort.

Ainsi, le contexte (industriel selon vous) peut expliquer en partie les désastres actuels, mais il n'est pas la seule cause.

D'ailleurs l'époque avant l'industrialisation ne devait pas être si idyllique. Combien de couples s'occupaient de leurs enfants, combien transmettaient autre chose que honte et dégoût ? En écoutant les anciens de ma famille issue du monde rurale, c'était plutôt faire des mioches et les laisser dehors dans le pré, en s'occupant uniquement de leurs besoins essentiels. Tant qu'ils obéissaient au père, au prêtre, au maire et au maître, tout allait bien.
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Écrit par : Théophile / | 20/09/2014

LES RÉALITÉS

> Le terme "divorcés-remariés" est peu approprié pour rendre compte de la réalité - on ne voit pas ce qui peut empêcher les "malgré-moi" -les "répudié(e)s" et assimilables- à prendre part à la communion lors de la Liturgie.

Au reste et de toutes façons, nul prêtre ne demande quelque attestation que ce soit au communiant se présentant devant lui : soulignons combien la bienveillance et la confiance sont totales dans la pratique, le reste est affaire du fidèle avec sa conscience, et pour cela il y a le sacrement de Réconciliation pour faire le point, tenter de savoir où l'on en est, l'ampleur éventuelle du péché, si péché il y a...

Sans compter quelques chicaneries, certes surtout de portée rhétorique je le concède.
Prenons, par exemple et entre autres "cas", la situation de ces divorcés d'un mariage contracté au civil uniquement, puis qui ont refait leur vie et se sont un jour mariés à nouveau: Ne-sont-ils pas "en règle", du moins en termes formalistes ?

Enfin, de nombreux passages de l'Ancien Testament sont à méditer - citons, pour en prendre un archi-connu, Abram-Saraï-Agar, sur lequel j'avoue n'avoir pas fini de réfléchir, de méditer même si ça fait plusieurs dizaines d'années que je le connais, et il y en a de nombreux autres !

Cela juste pour illustrer combien il convient de sortir de l'extrême simplisme appauvrissant : "Pour ou contre les divorcés-remariés dans l'Eglise ?" - cochez oui, non ou sans opinion...

Et j'ai pleine et entière confiance dans le Magistère de l'Eglise Catholique pour indiquer le cap et skipper la barque apostolique.

Aventin


[ PP à Aventin - Absolument. Les catholiques ont confiance dans leur Eglise ! ]

réponse au commentaire

Écrit par : Aventin / | 20/09/2014

LA FÉCONDITÉ

> Merci Patrice pour cette réponse que je partage à 100 %.
Dieu que c'est nécessaire de restituer les choses à leur juste mesure : Esprit Saint, vision surnaturelle... Là est la clé de tout, là est la paix intérieure, là est la fécondité.
Guillaume
______

Écrit par : Guillaume de Prémare / | 20/09/2014

PAS CONFIANCE

> à Aventin et PP - Ceux qui n'auraient pas confiance auraient leur home d'accueil tout trouvé : la FSSPX schismatique, qui présente toutes les garanties muséographiques. Un peu de courage, les anti-François ! surtout un peu de cohérence et d'honnêteté !
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Écrit par : A. Ancelin / | 20/09/2014

GRAVE INDICE

> Cette affaire est un grave indice de la place disproportionnée, obsessionnelle, hypnotique, que les questions de mœurs reprennent à l'intérieur de le mentalité d'une partie du catholicisme. Et au détriment de l'évangélisation et de la doctrine sociale à la fois. C'est lamentable et c'est une trahison. Malheur à nous si nous n'évangélisons pas.
______

Écrit par : Philippe Amblard / | 20/09/2014

LES ULTRAS

> J'ai envie de dire "touche pas à mon pape", c'est l'occasion.
"Priez pour moi afin que je ne me laisse pas impressionner par les loups".
Ce serait vrai, ce serait bien gentil et ça en resterait à "la guerre de position".

Pour bien se battre, il faut observer :
ce que je remarque, c'est que ces commentaires venimeux ont tous la même chose en commun, le manque d'Espérance, en sorte qu'ils ressemblent à ceux que fai(sai)t le progressisme qu'ils prétendent combattre.
Le progressisme prétendait que la justice allait vider les églises, les ultras voient dans la miséricorde la fin de l'Eglise.
Miséricorde et justice sont pourtant deux facettes de la Vérité.

Nous ne sommes pas légalistes, nous sommes croyants, l'homme est fait pour être sauvé, pour accepter la main tendue par Dieu, il n'est pas figé dans son péché ou dans son erreur.

La "place hypnotique" comme dit ci-dessus Ph Amblard, qu'occupent les mœurs dans la foi chez les cathos, est en fait la conséquence de l'érotomanie de notre époque, ce n'est donc pas une preuve d'indépendance.

Le péché capital c'est l'orgueil, pas la sexualité débridée.
Quant à la faiblesse, elle n'est pas le péché mais comme l'erreur, le moyen de le faire commettre.

Je n'étais pas né pendant le concile, mais l'enfumage de l'après concile, j'ai été en plein dedans (comme Guillaume).
Les fumiers, les idiots utiles, les vaniteux, les couillons, les ultras, les passifs, les St Thomas More véritables et les auto-proclamés, je les ai vus et seuls les nombrilistes croient que leur époque apporte quelque chose de nouveau.
Quand on appartient à une famille qui a en a chié autant dans les années 70, traînée dans la boue par des menteurs faux-amis de l'Eglise, au point de finir par commettre, par moment, l'erreur de les confondre avec Elle et de faire à notre tour des bêtises, l'injustice entraînant l'injustice, il faut mettre cette expérience au service du Christ qui lui seul, a le plus pleuré.
Il faut défendre la Vérité et prier pour les malheureux qui la déforment car pour l'instant, il vaudrait mieux qu'ils soient jetés à l'eau avec une pierre au cou.
Quand il y a un combat, il y a la possibilité d'une victoire. Si Dieu permet cette épreuve c'est qu'on peut vaincre.
Ce que j'observe c'est qu'encore une fois, les conneries viennent beaucoup de France, pays qui a fourni le plus de saints :"malheur à toi Jérusalem, tu es devenue une prostituée."

Revenir à la mentalité d'avant les Lumières et leur stupide "Homme naturellement bon", la mentalité médiévale (que j'ai si souvent observée en Amérique latine) fort bien décrite dans le prologue de la biographie de Louis XI par Paul Murray Kendall :
"[les hommes de ce temps] connaissaient l'existence d'une source de miséricorde, quoi qu'ils ne fussent eux mêmes pas toujours miséricordieux, ils étaient tolérants envers la bâtardise et ne s'étonnaient pas du péché."

Ironiquement, je m'étonne de voir que les ultras de la foi réagissent comme de enfants des Lumières...
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Écrit par : e levavasseur / | 20/09/2014

Cher Théophile,

> vous avez raison: il n'y a eu de période idyllique ni pour le couple ni pour la famille: elle est à inventer!
Ce pourquoi je cherche à développer une réflexion sur la famille nouvelle, non sur la famille traditionnelle. Ce que je reproche aux miens, dont je suis!, qui confondons trop souvent famille chrétienne et modèle bourgeois, c'est d'avoir été les premiers acteurs de la révolution peut-être la plus profonde de l'histoire de l'humanité, dont nous n'avons toujours pas mesuré toutes les conséquences, je veux parler de l'industrialisation.
En particuliers ici de n'avoir pas vu- c'est le plus souvent par simple distraction que nous commettons les crimes les pires: si nous avions vu les choses dans leur horreur, jamais nous ne l'aurions fait! Mais nous étions alors irrésistiblement attirés pas les sirènes du progrès-, de n'avoir pas vu donc que nous étions en train de vendre en pièces détachées la famille, après lui avoir confisqué le privilège de l'entreprise auto-suffisante.
Je me demande même s'il n'y a pas là un lien de cause à effet avec 1789: on a commencé par ruiner le pouvoir du pater familias, non pas alors en tant que chef de famille- les fabliaux du Moyen-Age faisaient rire avec des caricatures de maîtresses-femmes sans doute plus vraies que nature!- mais comme maître d'un métier qu'il exerçait souverainement en son royaume familial, modeste atelier, étable misérable ou boulangerie prospère. Dès lors les corporations, qui sont associations de familles, ne pouvaient plus paraître qu'obsolètes,et le roi, le dernier souverain à soumettre à la logique du progrès.
N'y voyez pas nostalgie de la monarchie, ni du Moyen-Age, mais tentative d'analyse de cette révolution qui a commencé avec l'asservissement organisé des membres éparpillés des familles, individus déshumanisés puisque qu'éjectés de leur cellule naturelle,jetés nus sur le marché de l'emploi, au service d'intérêts extrinsèques aux familles. Nous n'avons pas vu ce que nous faisions, et ce d'autant moins que dans le même temps nous développions justement le mythe du chef de famille -voyez les tableaux que le génial propagandiste Diderot louait en soi-disant critique d'art: "La piété filiale", "Le fils ingrat",...- Ce fameux "père" que la génération 68 jettera à son tour, ce chef de famille dont l'autorité ne découle plus de la maîtrise d'un savoir-faire pratiqué et enseigné devant les siens, par l'exemple quotidien d'un labeur qui fait sens, mais d'un commandement aux origines devenues obscures: "obéis à ton père, sinon...! Ton père a dit...!". Au nom de quoi respecter un français moyen, soumis à des forces extérieures autrement séduisantes, comment être fier de ce pauvre type aux ambitions rapiécées, même plus capable de rendre heureuse sa femme si ce n'est au moyen de modernes machines ménagères, qui ne sait que donner des ordres d'un ton sec de petit fonctionnaire aigri au retour du boulot? Quand chez le père-artisan c'est la maîtrise du geste qui impose naturellement l'autorité dans le travail, c'est l'argument d'autorité et l'intimidation qui maintient tant bien que mal le respect du géniteur officiel-salarié.
Je pense de plus en plus qu'un des maux dont souffre la famille, c'est de ne plus être cette cellule économique, ce foyer studieux où les générations sont unies dans un labeur commun, les anciens transmettant aux plus jeunes, les peines et les joies partagées, et la fierté d'une vie bâtie ensemble, qui prend sens dans l'échange en complémentarité avec les autres familles, même si c'est davantage économie de subsistance.
Enfin c'est n'avoir pas vu que c'est au couple que Dieu a donné mission de faire fructifier la terre, non à l'individu, et que séparer l'homme et la femme dans leur vocation de travailleurs n'est pas sans conséquences sur leur vocation d'époux et de parents.
Dans l'attente des critiques bienvenues de ces ébauches maladroites de réflexion amateure ;-)
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Écrit par : Anne Josnin / | 20/09/2014

FIL DORÉ

> Même s'il y a bien une cabale d'adorateurs du veau d'or contre le Pape, je ne suis pas sûr que l'article dont il est question ici en fasse partie. Le site qui le publie est coutumier du fait: des titres aguicheurs, sensationnalistes mais un contenu beaucoup plus nuancé, voire même en contradiction avec l'accroche.
Je n'ai jamais compris pourquoi ils procèdent de la sorte mais c'est assez systématique, suffisamment en tout cas pour que le lecteur occasionnel que je suis l'ait remarqué. Il se fait simplement qu'aujourd'hui, ça tombe sur l'Eglise.

Par ailleurs, je peine un peu à vous suivre quand vous évoquez dans votre réponse à Guillaume ces chefs de parti (les cardinaux dans le contexte) qui auraient peur de là où l'Esprit veut les mener. Pour ce qu'on sait du cardinal Müller - dont on s'était ici même réjoui de la nomination - cela paraît vraiment peu crédible. Faut-il d'ailleurs forcément voir partout des intentions cachées derrière ce qui n'est au fond qu'un débat utile et nécessaire. Le cardinal Kasper relativise ça très bien dans l'interview qu'il a accordée à La Croix.

Luc2


( PP à Luc2
- Mais non, justement ! relisez mon texte et la note en pied : les cardinaux ne sont justement pas visés par ce que je dis de la crainte envers l'Esprit ! Je dis exactement le contraire et je le précise dans mes réponses aux commentaires : confiance surnaturelle dans l'Eglise ! Est-ce que je n'aurais pas encore insisté assez sur ce point ? Ou est-ce vous qui lisez mon texte en lui imputant l'intention que justement il veut combattre ?
- Navré par ailleurs de persister : le buzz orchestré sur la "fronde des cardinaux" à propos du mariage, est indissociable du malaise distillé contre le pape par le lobby libéral chez les bien-pensants.
Le lobby est en effet inquiet de la progression de l'antilibéralisme en milieu catholique : y compris, depuis peu, dans la mouvance LMPT. Jouer sur le souci catho de "la famille" en le mélangeant au problème des remariés, pour saper la confiance dans le pape, c'est essayer de rendre les cathos sourds au reste de l'enseignement de ce même pape - y compris dans le domaine économique et social.
Un petit exemple parmi beaucoup d'autres : les communiquants "catholiques" (mais Medef-FNSEA) qui se mettent à accuser d'hérésie d'autres catholiques, alors que ces derniers suivent simplement l'enseignement du pape... Polémique cousue de fil blanc. Ou plutôt, de fil doré.]

réponse au commentaire

Écrit par : luc2 / | 21/09/2014

à Luc2

> Je suppose que PP vous répondra mais je vous ferais observer qu'il n'accuse pas de cardinaux Il dit que cette affaire est un faux bruit. Si c'est un faux bruit c'est qu'iol n'y a pas de rébellion de cardinaux.
Comment pourrait-on traiter le collège cardinalice comme si c'était le PS ou l'UMP ? Laissons cela à ceux qui font semblant de s'intéresser aux problèmes d'Eglise mais poursuivent d'autres intérêts.
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Écrit par : Eflamm / | 21/09/2014

ANNULATIONS DE MARIAGE

> http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/09/20/97001-20140920FILWWW00122-le-pape-reflechit-aux-annulations-de-mariages.php
Assouplir et raccourcir la procédure d'annulation : voilà qui va faire hurler les plusquepapistes.
Ils ne tolèrent les annulations que quand il s'agit de princes.
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Écrit par : girolamo / | 21/09/2014

DÉCALÉ

> Mais tout ça tellement décalé par rapport à la vie des gens.
On se marie très peu à l'église mais de moins en moins à la mairie !
Le vrai geste prophétique de François est d'avoir marié solennellement à St-Pierre des couples ayant déjà des enfants.
Le mariage religeux devient un acte de conversion, l'Eglise de demain sera une Eglise de convertis et alleluia pour ça.
Enfin !
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Écrit par : ObedEdom / | 21/09/2014

@ Luc2

> Il y a juste un malentendu : dans sa réponse à mon commentaire, PP ne reproche rien au cardinal Müller. En fait c'est moi qui ai reproché au cardinal Kasper d'avoir dit (dans un journal italien, pas dans l'itw de La Croix) que le cardinal Müller visait le pape, alimentant ainsi l'idée de "fronde des cardinaux" reprise par Sébastien Maillard dans La Croix.
Comme je disais qu'en disant cela le cardinal Kasper se comportait en "chef de parti", PP m'a fait une réponse apaisante :
d'une part en dédramatisant les tensions de "courants" que l'Eglise a toujours connues et que le pape saura gérer,
d'autre part en m'appelant à garder la "vision surnaturelle".

@ PP
> En effet ça bouge bien : à l'université d'été LMPT cette année, Gaultier Bès a eu un beau succès.

@ ObedEdom
> Oui, beau geste du pape, mais ce n'est pas nouveau dans l'Eglise : tous les samedis les prêtres marient des couples qui ont déjà des enfants.
C'est un schéma très fréquent aujourd'hui : 3 à 5 ans de vie commune, un premier enfant, puis le mariage.
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 21/09/2014

@ Anne Josnin

> Ouh là là, avec votre référence à la famille cellule économique, vous blasphèmez contre l'Emancipation! :)

Sur le rapport à la révolution: je suppose que vous connaissez ce mot de Balzac que j'ai appris dans mes fréquentations réactionnaires que j'ai dépassées sans les renier:
"en coupant le tête de Louis XVI, la République a coupé la tête à tous les pères de famille."
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Écrit par : Pierre Huet / | 21/09/2014

@ Anne Josnin

> Tu sais Anne, le "petit fonctionnaire aigri au retour du boulot" n'a souvent même plus la force de donner des ordres d'un ton sec (lol)...
Plus sérieusement : ce que tu écris me touche profondément.
Je suis de plus en plus convaincu que l'organisation actuelle du travail, plus exactement cette négation de la dignité intrinsèque de l'homme qu'est le salariat tel que conçu actuellement, est un des volets les plus importants de la Culture de Mort.

J'en perçois de plus en plus les manifestations :

Lorsque mon aîné (8 ans) me demande "tu fais quoi comme métier ?", je suis infichu de lui répondre. J'ai un statut, un emploi, une rémunération plus que correcte. Je pousse du papier, je fais des tableaux Excel, je réponds à des mèls, je fais des notes jusqu'à plus d'heure, je contribue, à modeste mesure, au théâtre d'ombre qu'est devenu le Politique. Mais je n'ai pas de métier. Quelque chose dont je pourrais être fier et que je transmettrais à mes enfants...

Dans mon administration, une part de plus en plus importante des gens qui partent en retraite ne font pas de pot de retraite...
voire même s'en vont sans dire au revoir à qui que ce soit. Volontairement, comme des taulards qui vont retrouver "l'extérieur."

Les psys semblent constater que les gens qui les consultent parlent surtout...de leur boulot.

Ce boulot qui n'est plus la manifestation de la capacité créatrice de l'homme, qui brise les couples (Anne, tu évoquais les époux jetés de leur foyer tout le jour, mais le cas du père qui voit sa famille uniquement le WE - quand il ne travaille pas non plus à ce moment-là- n'est plus rare du tout), qui broie les familles, qui met à bas les solidarités collectives, qui contribue à la dissolution des nations...suscite un rejet immense. Mais ce rejet n'est, le plus souvent, qu'une rage impuissante et auto-destructrice.

Certains ont la force (et surtout l'opportunité ! ) de réagir. Un exemple : un couple de banquiers qui, à l'occasion de deux plans de départ dans leur entreprise, sont devenus...assistants maternels, exerçant en couple ! Ils se sont occupés de nos deux enfants.
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Écrit par : Feld / | 22/09/2014

@ Feld

> si j'ouvre un bistrot tu me rejoins ?

EL


[ PP à EL - Patron, remettez-nous ça. ]

réponse au commentaire

Écrit par : e levavasseur / | 22/09/2014

SORTIR DE L'ILLUSION "BIEN CATHO" ET AVOIR CONFIANCE EN L'EGLISE

> A mon sens, cette question des divorcés-remariés n'est pas le fond de la question. Bien sûr, il faut réfléchir théologiquement à leur situation : privés des sacrements à cause de l'opposition objective entre leur situation de non-fidélité au sacrement de mariage et le sacrement de l'Alliance par excellence qu'est l'Eucharistie, mais non excommuniés ! Ils ont toute leur place dans l'Eglise, Benoît XVI le disait déjà, et le Catéchisme de l'Eglise catholique aussi. Cela est à comprendre, à penser théologiquement... et à vivre concrètement dans nos paroisses !

Il ne s'agit pas, soit de fermer les yeux et de les encourager à communier en douce, comme ça on ne verra pas le scandale, soit de les ignorer comme des pestiférés (vous imaginez, on ne peut pas les recevoir chez nous, avec les enfants, que vont-ils comprendre ?). Il s'agit de vivre avec eux, car ils sont nos frères et soeurs dans le Christ ! Le lien de la charité mutuelle doit nous unir.

Mais plus profondément, il me semble qu'il y a un grave problème au niveau de la préparation au mariage : on continue à préparer au mariage comme si personne ne divorçait. On leur dit combien le mariage est beau et béni par Dieu, on ne leur dit pas que dans le monde actuel, le vivre jusqu'au bout est un défi aussi grand que de devenir prêtre ou religieux : cela veut dire qu'il faut s'y préparer sérieusement, et prendre les moyens pour que l'amour conjugal ne meure pas.
Spécialement dans les milieux bien catho, on peut en arriver à considérer qu'on a tellement la foi, qu'on a fait plein de formations, que ça va rouler tout seul. Et patatras, trois ans plus tard, c'est la descente aux enfers.

Mais j'ai toute confiance en l'Eglise, conduite par l'Esprit Saint, comme vous l'avez tous bien rappelé. Arrêtons de nous faire peur en jouant avec nos ombres. Ayons confiance en la Providence, en l'Eglise, et avançons au large comme nous y invitait Saint Jean-Paul II !
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Écrit par : Pema / | 22/09/2014

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